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Démystifier la drogue du viol

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On entend parler de drogue du viol, de GHB ou de roofie… On décrit parfois cette drogue comme une substance qu’une personne mal intentionnée verse dans le verre d’une autre avec l’intention de l’agresser sexuellement, pour faire en sorte que la victime perde toute inhibition et ne se souvienne plus de rien le lendemain.

Cette image sensationnaliste, qui inspire la peur, est malheureusement basée sur des faits réels. Toutefois, elle contribue au mythe de la parfaite victime et minimise la présence de la violence sexuelle dans la société. Il faut rappeler que la violence sexuelle a un caractère insidieux et qu’elle peut se manifester dans n’importe quel contexte.

La principale drogue du viol est l’alcool

La principale substance d’intoxication associée aux agressions sexuelles facilitées « par la drogue » est l’alcool. Pourtant, on parle le plus souvent du GHB (gamma hydroxybutyrate de sodium), une substance incolore et inodore qui est illégale au Canada. Parmi les « drogues du viol », on retrouve également des médicaments prescrits en cas d’insomnie, d’anxiété ou même d’épilepsie. Ces substances non alcoolisées peuvent être versées dans un verre ou injectées avec une seringue.

Les personnes qui commettent une agression sexuelle peuvent profiter d’une victime affaiblie par la consommation d’alcool, de cannabis ou d’autres substances, légales ou illégales, qui affectent les sens ou l’énergie. La substance intoxicante n’est pas toujours donnée à la personne victime à son insu. Celle-ci peut en avoir consommé ou même en avoir abusé volontairement. Une personne victime ayant ingéré des substances intoxicantes de son propre gré n’est pas pour autant responsable de son agression. Elle n’est pas « moins » victime.

Profiter de la vulnérabilité d’autrui pour engager une activité sexuelle sans obtenir son consentement, c’est une agression sexuelle – peu importe la substance consommée et la manière dont elle l’a été.

Quand on a des doutes

Si vous ne vous souvenez pas de certains événements et si vous craignez qu’une personne ait profité d’une situation pour avoir une relation sexuelle avec vous, n’hésitez pas à vous rendre à un Centre désigné pour l’intervention médicosociale auprès des victimes d’agression sexuelle. Un simple doute est une raison suffisante pour aller chercher du soutien.

Les centres désignés offrent une aide complète aux personnes victimes d’agression sexuelle. On y évalue l’ensemble de leurs besoins (santé, état psychologique, sécurité, informations juridiques, etc.) et on y répond.

Tests et soins

Dans les centres désignés pour l’intervention médicosociale, il est possible de faire des prélèvements d’urine et/ou de sang rapidement après l’événement. Des traces de « drogue du viol » peuvent être retrouvées si la personne victime choisit de faire une dénonciation à la police. Les prélèvements seront analysés dans un laboratoire qui enverra les résultats aux enquêteur·rice·s du service de police responsable du dossier.

Il arrive que ça prenne plusieurs jours avant de se rendre compte que quelque chose d’anormal s’est passé. Or, certaines substances sont rapidement éliminées du corps et, après quelques jours, il n’est plus possible de confirmer si une « drogue du viol » a été consommée ou, le cas échéant, de l’identifier. L’absence de validation par un test en laboratoire ne veut pas dire que ça n’est pas arrivé. Si vous avez eu une réaction inhabituelle (p. ex., somnolence ou trou de mémoire) après avoir bu une ou deux consommations seulement, ayez confiance en votre intuition. Vous connaissez votre corps. Toute personne qui soupçonne d’avoir été victime d’agression sexuelle peut recevoir du soutien dans un centre désigné jusqu’à six mois après l’événement.