Les réactions possibles à la violence sexuelle
Votre réaction vous appartient. Les personnes ne montrent pas nécessairement de la colère ou de la panique au moment d’un épisode de violence sexuelle ou même après l’acte. Par exemple, figer ou paraître calme est une réaction fréquente quand on se sent en danger ou pour gérer une situation troublante.
Dans une situation où les parties intimes sont stimulées, il est possible de ressentir des réactions physiologiques et sensorielles comme de l’excitation. Il arrive également aux enfants de ressentir une sensation agréable. Cette réaction physiologique du corps ne peut aucunement être considérée comme un consentement.
Certaines personnes vivent des conséquences peu de temps après avoir vécu de la violence sexuelle alors que d’autres réagissent des décennies plus tard. Ce que vous pourriez vivre, à court ou à long terme, dépend d’une multitude de facteurs tels que la forme de la violence sexuelle, le contexte dans lequel cela s’est passé, votre âge au moment des faits, votre relation avec la personne responsable de la violence, la réaction de votre entourage ou les ressources d’aide disponibles.
Être à l’écoute de ses propres besoins, prendre soin de soi et demander de l’aide sont les premiers pas pour aller mieux.
Santé mentale
La violence sexuelle a la particularité de porter atteinte à votre dignité. Ceci peut causer des effets allant d’émotions difficiles jusqu’à des troubles psychologiques graves. Voici des exemples de conséquences souvent observées.
- Tristesse, découragement, dépression, attitudes et comportements suicidaires;
- Sentiments de colère et de rage, sautes d’humeur fréquentes;
- Automutilation;
- Baisse de l’estime de soi, sentiment de honte, de jugement envers soi-même ou d’être vide à l’intérieur;
- Perte de mémoire liée à l’épisode de violence sexuelle;
- Peur généralisée : peur de rester seul·e ou d’être dans des foules; peur d’éléments évocateurs comme des odeurs, des sons ou des personnes qui ressemblent à la personne qui a commis l’acte de violence sexuelle;
- Symptômes associés à l’état de stress post-traumatique : revivre l’événement traumatique en continu lors de cauchemars ou de « flashbacks»; éviter des situations qui rappelleraient le trauma, voire se dissocier de la réalité ou de ses émotions; être constamment en état d’hypervigilance;
- Sentiments d’anxiété ou symptômes associés aux troubles anxieux : difficulté à respirer; palpitations cardiaques; maux de tête ou de ventre; difficulté à dormir; bouffées de chaleur ou, au contraire, frissons; inquiétude démesurée empêchant de bien fonctionner.
Santé physique et physiologique
Selon les actes que vous avez subis, vous pourriez avoir besoin de soins immédiats ou de soutien pour des symptômes à plus long terme.
- Blessures, visibles sur le corps ou internes;
- Infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS) à prévenir ou à traiter;
- Grossesse non désirée;
- Douleurs généralisées ou spécifiques, par exemple à la tête ou à l’estomac;
- Fatigue, troubles du sommeil ou cauchemars;
- Troubles de l’alimentation (par exemple : perte ou augmentation de l’appétit, nausées, anorexie ou boulimie);
- Complications gynécologiques et périnatales (par exemple : crainte que l’examen de routine rappelle la violence vécue);
- Habitudes de vie à risque (par exemple : abus d’alcool ou de drogues, dépendance à ces substances).
Intimité et sexualité
Tant chez les femmes que chez les hommes ou les personnes non binaires, une violence à caractère sexuel est également une violence à l’intimité. Votre relation à la sexualité et à votre corps peut être affectée.
- Difficultés lors des rapports sexuels comme des problèmes d’érection ou de lubrification, ou des douleurs;
- Crainte de l’intimité;
- Baisse de désir ou, au contraire, hypersexualité;
- Comportements à risque comme des rapports non protégés ou hyperactivité sans veiller à son bien-être;
- Questionnement sur l’orientation sexuelle ou l’identité de genre.
Relations sociales
L’acte de violence sexuelle peut être commis par une personne connue ou inconnue de la victime. Par exemple, il peut s’agir d’un·e membre de la parenté en qui vous aviez totalement confiance, ou d’un parfait inconnu croisé dans un bar. Dans tous les cas, et à tout âge, le fait d’avoir subi de la violence peut avoir des répercussions relationnelles à court et à long terme.
- Perte de confiance générale envers tout le monde ou en de nouvelles personnes;
- Difficultés à faire la différence entre relation saine et malsaine, à affirmer ses limites;
- Peur du rejet ou comportements pour plaire aux autres à tout prix;
- Difficultés associées à l’attachement (par exemple : difficulté à nouer des liens affectifs);
- Isolement ou impression d’être incompris·e;
- Impression d’être rejeté·e ou tendance à rejeter systématiquement les autres.