Pour les proches d’adolescent·e·s ou de jeunes adultes victimes d’exploitation sexuelle.
Les différentes situations d’exploitation sexuelle ont une chose en commun : ce qui arrive est la faute de la personne qui exploite, pas celle de la victime. Une foule de ressources sont accessibles aux victimes qui veulent entreprendre des démarches pour s’en sortir.
Les ami∙e∙s et les membres de la famille qui souhaitent les aider peuvent aussi bénéficier de services de soutien. L’exploitation sexuelle affecte la communauté; il faut tout un village pour aider une personne victime.
Quand on sent que quelque chose ne va pas chez un∙e proche
C’est difficile de penser que notre ami∙e ou enfant peut vivre une situation d’exploitation sexuelle ou subir de la violence de façon générale. Si on a des doutes, il est essentiel de montrer de la bienveillance afin de maintenir le lien avec elle/lui, ou de le rebâtir.
Dans certains cas, le lien avec les proches s’est affaibli, peut-être parce que la victime a changé de comportement et qu’on ne la reconnaît plus… Ces changements, qui peuvent provoquer de l’irritation chez les proches, sont parfois les signes d’un mécanisme de protection contre la souffrance, par exemple : adopter des comportements à risque comme la consommation de drogue ou l’automutilation, changer drastiquement son apparence, s’enfermer dans le silence ou dire des mensonges, etc.
Lui montrer de la compassion et la déculpabiliser contribuent à créer un espace sécuritaire nécessaire pour que la victime puisse se confier. Même si on veut mieux la comprendre, on doit s’abstenir de poser trop de questions ou de la confronter, au risque que la victime se sente jugée. Il se peut qu’elle refuse de répondre aux questions parce qu’elle a honte, qu’elle se sent coupable ou qu’elle cherche à vous protéger.
Être bienveillant·e, ça veut dire :
- ne pas juger,
- respecter le rythme de la personne,
- ne pas imposer de solutions,
- être disponible pour écouter,
- donner des ressources.
Quand une personne victime d’exploitation sexuelle s’est confiée à vous
Quand une personne victime d’exploitation sexuelle commence à en parler, il se peut que ce soit dit à moitié ou bizarrement, parce qu’elle a peur de la réaction des autres, ou même honte. D’où l’importance d’être à l’écoute, de la croire et de respecter son rythme.
C’est correct d’être très émotif quand on apprend qu’une personne qu’on aime vit une situation dangereuse. Des proches se sentent parfois dépassés, impuissants, en colère… Les proches cherchent souvent à donner du sens à une situation incompréhensible. Il faut faire attention aux questions posées pour ne pas accabler la victime, pour éviter qu’elle se sente jugée. Les réactions fortes exprimées sous le coup de l’émotion comme hausser la voix et faire des reproches, même sous-entendus, risquent de décourager la personne victime. Il est possible de nommer ses inquiétudes, mais il est essentiel de ne pas exprimer de jugement.
Lui dire que ce n’est pas de sa faute ou qu’elle a bien fait de se confier sont des exemples de paroles bienveillantes qui peuvent la rassurer et l’encourager à chercher de l’aide.
Pour être vraiment disposés à écouter une personne qu’ils aiment en se montrant empathiques et disponibles, les proches disposent de soutien pour eux-mêmes.
L’aider à s’en sortir
Une personne qui a dévoilé être victime d’exploitation sexuelle a beaucoup de force et a franchi une des premières étapes pour s’en sortir.
Selon ce qu’elles ont subi, les personnes victimes peuvent vivre différentes conséquences. Elles ont toutes en commun le besoin d’être crues et entendues. Selon son histoire et sa réalité, une personne victime pourrait avoir besoin d’hébergement, de désintox, de soutien juridique ou encore de soutien psychologique. À court terme, elle a besoin d’aide pour sa sécurité, et à long terme elle a besoin de soutien pour se reconstruire.
Selon la complexité de ce qu’elle vit, une personne victime pourrait également avoir besoin de s’y prendre à plusieurs fois pour se sortir d’une situation d’exploitation sexuelle. Quelqu’un qui veut l’aider ne doit pas la juger pour ça. Il est important d’être là à chaque étape et de maintenir le lien de confiance. Tenter de contrôler la victime dans le but de la protéger risque de reproduire la dynamique de pouvoir entre la personne victime et son exploiteur.
On va au rythme de la personne victime, sans lui imposer de solution ou d’ultimatum, pour la soutenir dans son rétablissement.
Les parents peuvent être un pilier pour leur enfant aux prises avec l’exploitation sexuelle. Des ressources sont disponibles pour les aider à trouver des pistes de solution. Selon sa réalité, la victime pourrait avoir besoin de nouvelles activités pour s’épanouir et reprendre le contrôle sur sa propre vie, ou d’élaborer des plans d’avenir pour rebâtir sa confiance en soi. À tout moment, il est essentiel de garder un contact et un lien de confiance.
Toute personne a besoin d’aide, même celles qui ont l’habitude de tout faire par elles-mêmes.
Il existe des ressources pour soutenir les proches et les accompagner dans cette épreuve. Les ressources peuvent leur donner des outils pour mieux comprendre ce que vit la personne victime, mais également leur donner un espace pour parler.